Covid dela eta, liburua

Covid dela eta, liburua

It’s finally out! Proud to say we achieved what seemed impossibile: writing the first “general theory” of the pandemic management, from the cover-up of the virus’s origins to the effects of lockdowns, from the vaccine rollout to the rise of the biostate. ➡️https://bit.ly/3i68kk5

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Thomas Fazi@battleforeurope

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We mention it. Not conviced by that hypothesis though. Everything points to joint US-China research in Wuhan being the source.

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Great, mastodontic review of our book (in French) by @RacismeSocial!

https://racisme-social.fr/a-propos-de-le-consensus-covid-lassaut-mondial-contre-la-democratie-et-les-pauvres-une-critique-de-gauche-le-livre-de-toby-green-et-thomas-fazi

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A propos de « Le consensus Covid. L’assaut mondial contre la démocratie et les pauvres – Une critique de gauche », le livre de Toby Green et Thomas Fazi

Posté le août 27, 2023

Bideoa: https://youtu.be/g6RRqYtwRio

D’un pays à l’autre, les citoyens ne se connaissent pas beaucoup, et il en va de même des intellectuels, des chercheurs, des journalistes. En France, Toby Green et Thomas Fazi ne sont pas connus, bien que l’un et l’autre aient beaucoup travaillé, beaucoup écrit. Leur binôme, principe rare parce que difficile, a écrit ensemble l’ouvrage (de 450 pages, sans compter les références) « The Covid Consensus, The Global Assault on Democracy and the Poor — A Critique from the Left », autrement dit « Le consensus Covid. L’assaut mondial contre la démocratie et les pauvres – Une critique de gauche ». Cette note contient des extraits, que nous avons traduit. La première partie du livre est consacrée à une description minutieuse de l’enchaînement des faits et de leurs interprétations par les dirigeants politiques, et c’est ce qui justifie son titre, « une chronique de la gestion politique de la pandémie », comme la suite des chapitres, « Le débat sur l’origine du virus », « Le cauchemar du confinement commence », « La montée en puissance d’un récit unique de la « science » » « La mise au point des vaccins contre le Covid-19 », « Vacciner le monde contre le Covid – par tous les moyens nécessaires », « Omicron – La fin de l’histoire ? ». Des premières manifestations du virus, les deux auteurs considèrent qu’il y a une « préhistoire » du SARS-CoV-2, une lente montée en puissance sur plusieurs mois, avec une circulation planétaire, puisque les virus, vivants (de tailles microscopiques) parmi les vivants, circulent partout, via l’air, l’eau, les oiseaux. S’ils évoquent le problème du foyer animal, puis du foyer humain, initiaux, leur ouvrage n’est pas un livre de science, de type mathématique ou physique, destinée à explorer et à tenter de résoudre ces énigmes, mais par contre, il est concerné par la place, centrale (réelle ou supposée), faite aux sciences, aux scientifiques, que les politiciens professionnels ont utilisé, ont prétendu s’y référer, bien qu’ils aient souvent démontré qu’ils ne comprenaient pas les explications scientifiques, les enjeux biopolitiques conçus par des scientifiques et des intellectuels, réellement indépendants. Si les dirigeants chinois ont décidé de pratiquer des confinements, totaux, mais ciblés, limités, dans le cadre de la fameuse politique « zéro Covid », et ce avec une stratégie qui a été, du point de vue sanitaire, en apparence plutôt efficace, mais avec des contraintes humaines très lourdes, des dirigeants occidentaux ont imposé des confinements totaux… totaux, non limités à une ville, une région, un type de population (les personnes malades, les personnes à risque). Dans des pays dont les dirigeants et les intellectuels ont l’habitude de les présenter comme « libéraux », avec un « État de droit » (comme si les autres États n’étaient pas, eux aussi, des États de droit, puisque la seule chose qui importe, ce sont les principes et les réalités dominantes du droit national), comme en France par exemple, le confinement généralisé a été imposé, parce que, soudainement, leurs dirigeants auraient eu pour souci la santé/survie de chacune, chacun. « En l’espace de quelques mois, l’imposition de mesures de confinement pour lutter contre la propagation du SARS-CoV-2 allait devenir une procédure normale dans la plupart des pays du monde. ». Or, « (…) dans tous les plans de préparation à une pandémie de grippe antérieurs à 2020 élaborés par l’OMS ou par les gouvernements nationaux, la notion de quarantaine à l’échelle d’une ville, et certainement à l’échelle d’un pays, n’a même pas été envisagée. En effet, le rapport 2019 de l’OMS sur les “Mesures non pharmaceutiques de santé publique pour atténuer le risque et l’impact de la grippe épidémique et pandémique”, publié en novembre quelques mois avant l’épidémie de SARS-CoV-2, indique que la mise en quarantaine des individus exposés – et a fortiori de toute la population – “n’est pas recommandée car il n’y a pas de raison évidente de prendre cette mesure ». Et pourtant, ce qui n’était pas recommandé, a été imposé. Ils rappellent que, « dans toutes les épidémies ou pandémies antérieures du XXe siècle : la grippe espagnole de 1918-20 (dont on estime qu’elle a tué jusqu’à 50 millions de personnes dans le monde), la pandémie de grippe de 1957-1958, la grippe de Hong Kong de 1968-1969 ou, plus récemment, le SRAS de 2002-4 et la pandémie de grippe porcine H1N1 de 2009. À toutes ces occasions, la norme avait été de protéger les personnes les plus exposées, de fermer les zones les plus infectées pendant de courtes périodes et d’introduire des éléments modérés de distanciation sociale. » À plusieurs reprises, à l’occasion de mini-crises, en raison d’une menace virale, comme avec la présence d’Ebola aux États-Unis, des mesures globales et sévères n’ont pas été décidées et mises en œuvre. Dans le passé, alors que la létalité de l’épidémie de peste en Europe à l’orée de la Renaissance, fut bien plus élevée que le SARS-CoV-2, les mesures de contrôle furent ciblées, limitées.

Bideoa: https://youtu.be/qLjbpd2nE6s

Les présumés malades ne devaient pas se rendre à l’hôpital…

Tout a basculé en février 2020 : en France, le discours officiel est passé d’une absolue sérénité, avec une Ministre de la Santé qui plastronnait, en affirmant que le virus n’arriverait jamais en France, avec un président qui incitait à sortir, à aller au théâtre, comme il le fit lui-même, avec un dédain officiel pour les masques (avec un présupposé raciste inouï selon lequel des centaines de millions d’Asiatiques étaient forcément des imbéciles, puisqu’ils utilisaient, eux, massivement les masques), au discours de « catastrophe », de « guerre », puisque, entre-temps, les contaminations s’étaient multipliées en France (à partir de rapatriés français de la région de Wuhan), avec les premiers hospitalisés, les premiers décès. Infectés, malades, décès : combien ? Une véritable guerre allait commencer, et, UNE FOIS DE PLUS, confrontés à des contradictions, les dirigeants ont requis un contrôle des informations en circulation, des réseaux : incapables d’empêcher un virus de circuler, ils s’en prenaient aux échanges entre les citoyens, en comparant la circulation virale avec la circulation de mauvaises/fausses informations. Et contrôler, massivement, c’est ce qui a défini leurs politiques de « confinement », à partir des « suggestions/recommandations » de l’OMS :  « Entre-temps, l’OMS a continué, plus ou moins explicitement, à présenter le confinement comme le seul moyen de maîtriser le virus, déclarant au début du mois de mars : “Nous sommes en présence d’une maladie pour laquelle nous n’avons pas de vaccin, pas de traitement, nous ne comprenons pas totalement la transmission : Nous avons ici une maladie pour laquelle nous n’avons pas de vaccin, pas de traitement, nous ne comprenons pas complètement la transmission, nous ne comprenons pas complètement la mortalité, mais ce qui nous a vraiment encouragés, c’est que contrairement à la grippe, où les pays ont riposté, où ils ont mis en place des mesures fortes, nous avons remarquablement vu que le virus est supprimé. Tous les pays ont donc été exhortés à se concentrer sur un seul objectif : aplanir la courbe des contagions. ». Et le « 11 mars 2020 a marqué un tournant décisif. Ce jour-là, l’OMS a officiellement déclaré que le Covid-19 était une pandémie. Il convient de noter que si le terme évoque instantanément des images de médecins en combinaison de protection biologique et des scénarios apocalyptiques de type hollywoodien, la pandémie a des significations différentes selon les personnes » (…) Avant 2009, l’OMS définissait une pandémie de grippe comme quelque chose qui “se produit lorsque apparaît un nouveau virus grippal contre lequel la population humaine n’est pas immunisée, ce qui entraîne plusieurs épidémies simultanées dans le monde entier avec un nombre énorme de décès et de maladies » ». Quand il y a une hausse, minime, mais significative, de la mortalité, les politiciens professionnels déclarent-ils ainsi mécaniquement et radicalement, « la guerre » ? Pourtant, par comparaison avec d’autres facteurs de mortalité, avec un nombre de victimes bien plus important, et ce, de manière constante, il faut constater que ce qu’ils n’entendent pas faire contre ces facteurs, causes, ils l’ont fait en s’imitant les uns les autres, et ce avec des décisions nationales spécifiques. C’est que, avec ce virus, la particularité est que les malades, puis les morts n’allaient pas être noyés dans la mortalité générale, quotidienne, mais qu’ils allaient occuper massivement les hôpitaux, dont les personnels et les moyens matériels étaient passés au pain sec depuis des années, les morgues. Les hôpitaux de l’austérité n’étaient pas prêts à recevoir des milliers de malades.

Bideoa: https://youtu.be/FsLYJvjJNf0

Tout au long de cette crise, il n’y a pas eu un consensus scientifique, puisque, par exemple, à cette période, « (…) l’épidémiologiste national, Anders Tegnell » était « un scientifique qui reconnaissait que le virus Covid-19 présentait un risque dangereux pour certains secteurs de la population, mais qui était également conscient que l’arrêt complet de la société entraînait des dommages économiques, psychologiques et sociaux également extrêmement risqués, et pouvait à long terme engendrer une mortalité plus importante que le virus lui-même ; c’était l’approche d’un conseiller scientifique qui cherchait à équilibrer les risques que le nouveau virus présentait avec ceux qui résulteraient de l’arrêt de la société et de la limitation sévère des libertés individuelles. Il s’agissait également d’une approche qui privilégiait la responsabilité individuelle et la confiance institutionnelle par rapport à l’autoritarisme descendant et au paternalisme cruel, les preuves suggérant des niveaux élevés de respect de la recommandation du gouvernement ». Il y avait des voix, des propositions alternatives, mais elles ne furent pas écoutées, puisqu’il n’y eut pas de « brainstorming » national au sein des prétendues « démocraties libérales ». Ceux qui, comme en Angleterre, décidèrent de mesures moins étendues, sévères, n’en firent pas le choix par philanthropie, mais parce qu’elles étaient plus faciles à mettre en œuvre, et surtout, moins coûteuses. Ce principe du « pas-quoiqu’il en coûte » qui avait précédé la crise COVID, en amenuisant les moyens nationaux pour la santé des citoyens, continuait, mais autrement. Ceux qui refusaient d’engager des dépenses pour cette santé ne suivirent pas cette politique de contrôle, comme le Brésil de Bolsonaro, et ce sous un principe cynique : que des Brésiliens, pauvres, meurent, quelle importance, puisque, ainsi, ce sont des bouches en moins à nourrir, de (maigres) allocations à ne plus verser, des électeurs de gauche en moins…

Bideoa: https://youtu.be/_SsIf5zXcT0

Les adeptes de tableaux Excels demandèrent et reçurent des documents de « projections », pour présenter des courbes de probabilités, de malades, de décès. Sur des principes connus concernant la transmission du virus, avec le choix d’un curseur sur la létalité, les résultats tombèrent mécaniquement : il y aurait des centaines de milliers de victimes, et, EN EFFET, il y aura eu 7 millions de morts, MAIS les pays qui ont eu la proportion la plus élevée de victimes/malades, furent ceux qui ont mis en œuvre ces « confinements » totaux et limités à la fois, ces confinements contradictoires. En outre, en raison de l’incapacité des systèmes hospitaliers de tout prendre en charge, assurer, des victimes « collatérales » de cette période se comptent en millions, puisque, au total, il y aurait eu entre 15 et 20 millions de morts, soit entre 8 millions et 13 millions, de plus. En proportion de population, les États-Unis ont le taux de personnes décédées de ce virus, le plus élevé, soit, 0,33 % de la population totale, pour plus d’un million cent mille décès. Le Brésil se situe au même taux, et la France est à 0,24 %. Si le pourcentage de personnes décédées est, de fait, « faible », ces personnes décédées auraient, certes, pu mourir autrement, mais surtout, avaient plutôt des chances de continuer leur vie. En soi, si dès le premier décès, cela concerne toute la communauté humaine, un tel nombre de décès pays par pays dans un laps de temps relativement court est lourd, dramatique. Or les pays les plus concernés sont ceux qui ont mis en place ces politiques hybrides de « confinements », totaux et limités, avec des dépenses financières limitées également dans les structures collectives, élevées pour les entreprises des profits des maux.

Bideoa: https://youtu.be/4xTnm2B6MlI

Purdue Pharma est une entreprise emblématique du capitalisme machiavélique : favoriser un monde de maux, et vendre un “antidouleur”…

C’est pourquoi, dès lors qu’il y eut la certitude d’avoir affaire à un virus dangereux, le principe de la vaccination a surgi, mais comment élaborer un vaccin digne de ce nom, dans un délai réduit ? Étant donné ce que furent, ce que sont, les principes d’élaboration, de test, et de procédures de validation, des vaccins, la perspective restait possible, sensée, mais lointaine. C’était sans compte avec la « magie » de l’industrie pharmaceutique mondiale. Les promesses mondiales d’achat firent saliver les actionnaires des grands groupes : entre une dose à plusieurs, par personne, les bénéfices annoncés se comptaient en milliards. Plutôt que de mettre en place une véritable coopération internationale, les États capitalistes firent, comme toujours, la promotion d’une « concurrence », une bien faible concurrence, puisque le nombre de prétendants capables de produire un vaccin était, est, très limité, et parce que, en raison de la présence et des effets du virus, la commercialisation d’un vaccin assurait une rente de profits. Les auteurs l’indiquent clairement : « en ce qui concerne le développement de vaccins, nous nous concentrerons sur l’Occident. L’effort a été lancé par les National Institutes of Health (NIH) et le National Institute of Allergy and Infectious Diseases (NIAID) des États-Unis, dirigés par Francis Collins et Anthony Fauci, ainsi que par la Coalition for Epidemic Preparedness Innovations (CEPI), un fonds mondial de développement de vaccins créé en 2015 par la Fondation Bill et Melinda Gates, le Wellcome Trust de Jeremy Farrar et les gouvernements indien et norvégien, auxquels se sont joints par la suite l’Union européenne et le Royaume-Uni (…). Peu après le lancement du processus au début de 2020, la Fondation Bill et Melinda Gates ont lancé un vaste consortium comprenant certaines des principales sociétés pharmaceutiques mondiales (notamment Bayer, BD, bioMérieux, Boehringer Ingelheim, Bristol-Myers Squibb, Eisai, Eli Lilly, Gilead, GSK, Johnson Johnson, Merck, Novartis, Pfizer et Sanofi) et a versé 125 millions de dollars US “pour accélérer le développement, la fabrication et la fourniture de vaccins, de diagnostics et de traitements pour le Covid-19”. Fin janvier 2020, le NIH, le NIAID et le CEPI ont annoncé qu’ils travaillaient déjà sur un vaccin dans le cadre d’un partenariat avec Moderna, une société pharmaceutique et biotechnologique américaine, alors petite et pratiquement inconnue, fondée en 2010 et spécialisée dans les vaccins à ARNm, une nouvelle technologie qui, à l’époque, n’avait jamais été autorisée à être utilisée à grande échelle. » Le virus fut, pour Moderna, un « conte de fées ». Mini-entreprise, inconnue, elle était la bénéficiaire, en droit financier, d’une connaissance brevetée : « Moderna semble avoir pris une certaine avance, même si les raisons n’en sont pas tout à fait claires. Curieusement, une étude publiée au début de l’année 2022 dans la revue Frontiers in Virology a établi une correspondance à 100 % entre une partie du génome du SARS-CoV-2 (…) et une séquence d’ARNm brevetée en 2016 par, entre autres, le PDG de Moderna, Stéphane Bancel. Selon les chercheurs, les chances que cela se produise par hasard sont de 1 sur 300 milliards.Étonnamment, ou moins étonnamment, un peu plus d’un mois après cet accord initial avec CEPI, Moderna a annoncé qu’elle avait déjà créé les premiers lots du vaccin – le premier vaccin Covid au monde à ce moment-là – et qu’elle commencerait bientôt à le tester sur des humains. Le 18 mai 2020, Moderna a annoncé des résultats prometteurs de ses essais cliniques de phase 1, et Bancel était sur le point de chercher d’autres investissements lorsqu’elle a été devancée par un appel téléphonique du PDG de Morgan Stanley, James Gorman. Gorman a promis un investissement de 1,3 milliard de dollars américains – une somme rondelette, dont il devait bien sûr espérer qu’elle serait rapidement récupérée grâce aux ventes de vaccins. » Les confinements auraient-ils favorisé la réponse vaccinale « miraculeuse », puisque si rapide ? Les auteurs ne disposent pas de preuves absolues, incontestables, mais un « faisceau de présomptions », laisse penser qu’il y a eu un « pacte de corruption », par lequel des connus et des inconnus se sont partagés des milliards de financements publics. Ils rappellent qu’un Bill Gates est connu pour son rôle, central, « Bien qu’il puisse être difficile de comprendre tous ces noms et acronymes, la réalité est moins complexe qu’on ne le pense, car il est notoire que ces diverses institutions aboutissent toutes à Bill Gates, le deuxième homme le plus riche de la planète en 2022. Il n’y a rien de secret ou de conspiration à ce sujet, puisque Gates est tout à fait ouvert sur l’intérêt qu’il a pris pour promouvoir des réponses axées sur les vaccins aux questions de santé mondiale, Il a coordonné les objectifs d’investissement des différentes fondations qu’il a supervisées et a veillé à ce qu’elles s’unissent autour d’une réponse aux épidémies fondée sur la vaccination. Qu’il s’agisse ou non d’une approche positive est une question de débat, mais personne ne nie que ce qui précède est une déclaration de fait. Comment cet intérêt philanthropique prend-il forme ? La Fondation Bill et Melinda Gates, la plus grande fondation privée au monde, a déclaré plus de 51 milliards de dollars d’actifs à la fin de 2019, et le « plus grand bailleur de fonds de vaccins au monde », figure parmi les principaux bailleurs de fonds de GAVI. une organisation internationale de défense des vaccins qui facilite la vente en vrac de vaccins aux pays pauvres, dont Gates est également co-fondateur et CEPI, comme déjà mentionné. Ainsi, la Fondation Gates est le principal bailleur de fonds du COVAX lui-même, et joue un rôle de premier plan dans la gestion de son organisation mère, ACT-A. Comme l’a déclaré un groupe de la société civile, l’OMS a externalisé efficacement la gestion du déploiement mondial du vaccin Covid à Gates. » Les uns et les autres se tiennent par la barbichette (métaphore qui ne renvoie à aucune identification ethnique particulière) : « Depuis sa création, la fondation » (Gates) détient des participations dans plusieurs sociétés pharmaceutiques et détient actuellement des actions et des obligations dans des sociétés pharmaceutiques telles que Merck, GSK, Eli Lilly, Pfizer, Novartis et Sanofi. Le site Web de la Fondation déclare même candidement qu’elle a pour mission de rechercher des « occasions mutuellement avantageuses » avec les fabricants de vaccines. C’est l’essence de ce qu’on a appelé le philanthrocapitalisme — un « capitaliste ». approche axée sur le marché et à but lucratif pour résoudre les problèmes les plus importants et les plus urgents du monde ». C’est une approche que beaucoup considèrent comme adaptée aux besoins et aux intérêts des élites ultra-riches et corporatives du monde, mais encore une fois, ce n’est pas une conspiration pour observer que les intérêts du capital s’organisent pour intégrer son pouvoir — c’est un cadre qui fonctionne depuis de très nombreux siècles. » Nul besoin de chiffrer les bénéfices de ces entreprises, « investisseurs ». Mais il est important de rappeler que les États ont DONNE les sommes requises pour la recherche, la production : pour les actionnaires, ces productions n’ont RIEN COUTE, mais ont tellement RAPPORTE ! « Dans le cas de Moderna, la petite entreprise de biotechnologie de l’époque, basée à Boston, a bénéficié de plus de 4 milliards de dollars américains de la part du gouvernement, qui a couvert 100 pour cent de ses coûts de RD et la plupart de ses coûts de fabrication résultant de son partenariat avec la société suisse Lonza. Pfizer-Le vaccin BNT162b2 de BioNtech a également été massivement subventionné par des fonds publics : un contrat d’approvisionnement de 1,95 milliard de dollars avec le gouvernement étasunien, un acompte non remboursable de l’UE de 700 millions d’euros, une subvention de 375 millions d’euros du gouvernement allemand, et un prêt de 100 millions d’euros de la Banque européenne d’investissement pour accélérer son développement. » Le chapitre suivant est donc parfaitement logique : « Vacciner le monde contre la Covid-19, par tous les moyens nécessaires ». Nous ne nous étendrons pas sur les mesures sociales, contraignantes, parce qu’elles sont connues de tous. La perversité d’un État capitaliste, « libéral », la France, a été de ne pas obliger MAIS d’obliger autrement, par octroi de privilèges aux vaccinés.

Bideoa: https://youtu.be/4 81kyqtU68o

La deuxième partie du livre travaille sur les conséquences, humaines, sociales, de ces décisions, de ses obligations. Les auteurs présentent clairement cette deuxième partie : « Dans de nombreuses régions du monde, les effets des mesures de répression ont été comparés à une situation de guerre. Les dirigeants politiques ont cherché à en tirer profit et, comme nous le verrons maintenant, que ce soit en Grande-Bretagne, en Espagne, aux États-Unis, au Pérou, au Mozambique ou en Inde, c’était avant tout une guerre contre les pauvres (Chapitre 7). Pendant ce temps, les droits civils et politiques ont été déchirés (Chapitre 9), les normes scientifiques et médicales traduites sans bénéfice perceptible (Chapitre 6), et la démocratie laissée en lambeaux (Chapitre 9). Ces conséquences cataclysmiques ont été clairement produites par la réponse à la pandémie; cependant, comme nous le verrons également, elles sont nées des caractéristiques des sociétés mondiales qui se sont développées pendant plusieurs décennies avec l’essor des technologies informatiques et des structures politiques néolibérales. » Mais avant d’en venir à ces chapitres finaux et les plus importants de l’ouvrage, ils procèdent à un bilan sanitaire des confinements. Des chiffres, il y eut des projections de « probabilités-certitudes », qui furent utilisées à des desseins divers, et il y eut les réalités, avec des chiffres, eux, exacts, définitifs. « (…) à la mi-mai 2022, plus de 177 000 personnes étaient mortes de la COVID-19 au Royaume-Uni selon les chiffres officiels, soit un peu plus que les 5 700 initialement prévus. Les confinements n’étaient tout simplement pas le miracle de santé publique prédit par leurs défenseurs. » Et « (…) les répercussions des confinements demeurent contestées et continueront probablement de l’être. Un grand nombre d’études scientifiques ont été entreprises sur l’efficacité (ou l’absence de) des mesures de confinement pour limiter la propagation du virus Covid-19. D’une part, il existe un certain nombre d’études évaluées par des pairs qui se concentrent sur les impacts médicaux des confinements en Europe et aux États-Unis sur la mortalité due au Covid-19. Au début de 2021, une équipe d’universitaires et de scientifiques des données de recherche de l’Université Stanford, dont John Ioannidis et Jay Bhattacharya, a publié un article affirmant qu’il n’y avait pas de différence pratique en termes épidémiologiques entre les pays qui avaient verrouillé et ceux qui ne l’avaient pas fait. « ici, il n’y a aucune preuve que des interventions non pharmaceutiques plus restrictives (« confinements ») a grandement contribué à infléchir la courbe des nouveaux cas en Angleterre, en France, en Allemagne, en Iran, en Italie, aux Pays Bas, en Espagne ou aux États-Unis au début de 2020. les auteurs ont conclu. Plusieurs études ont été publiées depuis qui confirment ces premiers résultats. L’une d’elles, une métaanalyse massive de plus de vingt autres études, publiées par l’Université Johns Hopkins et rédigées par des chercheurs du Danemark, La Suède et les États-Unis ont constaté que les confinements ont eu une incidence de 0,2 % sur les taux de mortalité liés à la COVID-19 en Europe et aux États-Unis. » Mais en amont de la crise comme en aval, les partisans et les adversaires de ces politiques ont invoqué des études et des chiffres, qu’il faudrait, idéalement, passer, chacun, en revue, afin de les décortiquer et de distinguer les études sérieuses, pertinentes, qui apportent des données à haute valeur ajoutée, des chiffres exacts, de celles qui le furent, le sont moins, de celles encore qui ne le furent, ne le sont, pas du tout. C’est que, en effet, il est important de, face à ce tsunami de « données », ne pas relativiser, pour en conclure que « tout le monde a, ou a un peu, raison ». Ce qui est incontestable, c’est que les pays qui ont imposé des confinements totaux… partiels, comme la France, les États-Unis, ont eu une proportion de morts, du virus même, plus élevée que d’autres, et ce parce qu’ils n’ont pas fait le choix chinois, de la « guerre absolue au virus » (avec des obligations sociales très lourdes), ou du laisser-faire absolu, comme cela s’est passé dans quelques pays du monde qui n’ont pas pris de mesures significatives.

Bideoa: https://youtu.be/0ZfxVfwBJ8w

Mais alors, comment comprendre ce décalage entre les intentions proclamées des dirigeants de ces pays et leurs résultats, une fois de plus, mauvais (comme leurs autres résultats, en économie, etc) ? Pourquoi « (…) la réponse au nouveau coronavirus a eu un effet néfaste sur de nombreuses personnes autour d’eux : les pauvres, les jeunes, les personnes dans les maisons de soins qui ne pouvaient pas recevoir de visites et qui sont devenues confuses, ainsi que tous ceux dont le travail nécessite un contact avec des êtres humains (qui s’avère être une proportion assez importante de la population active) » ? Il s’agit donc de démontrer que « Les pauvres, partout, avaient subi d’énormes pertes. Les riches, partout, étaient devenus infiniment plus riches. Comme l’a écrit l’économiste libéral Joseph Stiglitz, lauréat du prix Nobel, dans Scientific American au début de 2022, « le résultat le plus significatif de la pandémie sera une aggravation des inégalités ». tant aux États-Unis qu’entre les pays développés et les pays en développement. La richesse trillionnaire mondiale a augmenté de 4,4 billions de dollars entre 2020 et 2021. et en même temps, plus de 100 millions de personnes sont tombées sous le seuil de la pauvreté. Pourtant, des libéraux comme Stiglitz étaient encore apparemment incapables de calculer que ce n’était pas seulement la pandémie qui avait causé cela, mais plutôt la réaction sans précédent de la politique à cet égard. (…) en forçant la plupart des activités économiques en ligne, les confinements l’ont poussé dans les poches des monopoles de la technologie, créant ainsi cette aggravation des inégalités. ». Là encore, le diable libéral se cache dans les détails des faits réels, comme dans le tableau d’ensemble : par exemple, en France, une publication officielle claironne que « le nombre de défaillances d’entreprises a fortement chuté durant la crise du Covid. Le soutien public a permis d’éviter la faillite de nombreuses entreprises, notamment les plus petites et celles des secteurs les plus touchés par la crise », mais est obligée d’ajouter qu’ « une analyse des entreprises en défaillance montre toutefois que la sélection de marché a continué à jouer, les entreprises les plus fragiles ayant continué à entrer en procédure judiciaire pendant la crise. », « à une échelle sectorielle plus fine, on constate toutefois que certains sous-secteurs très touchés par la crise ont vu leur nombre de faillites se maintenir. » Mais si ces fermetures, disparitions, d’entreprises, furent moins nombreuses, ce n’est pas seulement parce qu’il y eut un prétendu « extraordinaire soutien » des finances publiques pour les entreprises, et notamment les TPE/PME, mais, comme l’avoue un document de la Banque de France elle-même, parce que « la fermeture temporaire des tribunaux de commerce pendant le premier confinement, en mars 2020 » a rendu impossible de s’appuyer sur les procédures légales en cas de défaillance, en décalant leur convocation dans le temps, avec des « mesures qui ont temporairement modifié les dates de caractérisation et de déclaration de l’état de cessation de paiements jusqu’à l’automne ont réduit le nombre de procédures engagées. ». Pendant cette période, nombre de dirigeants d’entreprises firent connaître leurs difficultés, et surtout, souvent, l’impossibilité pour eux, d’accéder aux « mesures de soutien en trésorerie (prêts garantis par l’État, moratoires de remboursement de prêts et de paiement de charges fiscales et sociales, recours à l’activité partielle) et de soutien en chiffre d’affaires (fonds de solidarité). » Certains firent part de leur détresse, certains firent même le choix du pire, par des suicides. Il est assez édifiant que, trois ans après, il n’y a pas eu de grandes enquêtes journalistiques sur cette période, ce prétendu « mécénat » de l’État français pour l’activité économique, sans compter sa prise en charge par « l’argent magique » (un critère négatif scandaleux pour les libéraux) de l’endettement public. Les effets négatifs furent inter-nationaux : « D’innombrables études menées en 2021 et au début de 2022 ont montré à quel point l’effondrement économique avait été dévastateur pour les plus pauvres du monde. La fermeture de centaines de milliers de petites et moyennes entreprises a déclenché l’une des pires crises de l’emploi depuis la Grande Dépression (qui n’a été que partiellement amortie par les mesures de relance gouvernementales et les mesures d’aide mises en place — et même alors pas dans tous les pays). Rien qu’en 2020, les travailleurs du monde entier ont perdu 3,7 billions de dollars en gains, soit une baisse de 8,3 %. En Afrique, un rapport publié en février 2022 indiquait que non seulement le PIB avait chuté de 7,8 % dans certains cas, mais les envois de fonds de l’étranger avaient diminué de 25 %. Dans un contexte où les envois de fonds des pays riches représentaient plus de la moitié des flux de capitaux privés vers l’Afrique peu avant la pandémie, cela a eu un effet dévastateur sur l’économie quotidienne, avec plus de 40 millions de personnes supplémentaires vivant dans l’extrême pauvreté d’ici la fin de 2021. » Les « protections nationales » n’impliquaient pas des « protections internationales », d’autant que l’ONU n’a pas profité de cette situation pour pousser à des mesures planétaires de protection sociale. « Plus d’un million de travailleurs du vêtement bangladais — dont 80 % sont des femmes — ont déjà été mis à pied ou renvoyés chez eux sans salaire après avoir reçu des ordres de l’Ouest. les commandes des marques de vêtements ont été annulées ou suspendues. (…) Vers la fin d’avril 2020, l’OIT a averti que près de la moitié de la main-d’œuvre mondiale était « en danger immédiat de voir ses moyens de subsistance détruits » en raison des retombées économiques de la réponse à la crise du Covid-19 ». Comme à leur habitude, les médias d’États (publics et privés) des pays occidentaux se sont bien gardés de donner régulièrement et massivement des informations sur ces effets domino. Là encore, il y eut des prévisions, « prédictions » et les réalités, au terme de la période. Et là encore, les études manquent pour donner des chiffres exacts, pour mesurer le différentiel entre ces prévisions et la réalité. Si des phénomènes humains sont connus et discutés (des migrations de certaines régions du monde, des changements inattendus à la tête des États), leurs liens avec cette période, ces décisions et leurs effets, sont plutôt totalement ignorés. Il faut dire que, après la fin de cette période, la guerre en Ukraine a pris le relais dans les causes mondiales à effets multiples et négatifs, qu’elle soit réellement cause de processus négatifs ou qu’elle soit, elle aussi, le prétexte à des processus négatifs, avec une responsabilité masquée des décideurs et profiteurs de, derrière LA cause, ainsi responsable de tout. Ce que les Occidentaux nomment d’un terme méprisant, « l’économie informelle », alors qu’il s’agit ni plus ni moins que les échanges économiques au niveau le plus élémentaire et nécessaire, a été sévèrement frappée, par la diminution de la circulation des personnes et des marchandises. Si certains, ayant des revenus stables, maintenus, ont pu s’extasier des effets « positifs », réels, pour la biodiversité, martyrisée par une présence humaine massive, irréfléchie, violente, c’est parce que dans le silence de ces espaces, aériens, aquatiques, terrestres, ils n’entendaient pas les voix de celles et ceux qui passèrent d’une vie de survie à une survie de moins en moins vivante…

Bideoa: https://youtu.be/8J9KBNzb-Po

Et comme pendant cette période, dans les pays comme la France, il n’y eut aucun travail collectif pour, en prévision de la sortie de cette période, faire apparaître un « nouveau monde », les effets lointains de ces confinements occidentaux furent tout aussi graves qu’imperceptibles : loin des yeux et des oreilles des Occidentaux, loin de leur « cœur »… Dans ce chapitre, les auteurs multiplient les connaissances sur ces effets, dont on ne parle jamais ou si peu, et en particulier sur de nombreux pays africains. Mais ce que ces deux auteurs appellent « la guerre aux pauvres », ne peut, pour la France, caractériser la politique de la majorité LREM, devenue Renaissance, uniquement pour cette période, puisqu’il s’agit de la définition de toute sa politique, depuis l’élection de leur représentant en 2017, réélu en 2022. Sans entrer dans leurs détails, il faut en rappeler brièvement les éléments, principes : affaiblissement/réduction des droits des travailleurs/chômeurs, renforcement des droits des propriétaires/actionnaires, inaction totale face à l’inflation et soutien à l’augmentation régulière des dépenses structurelles, politique agressive contre les musulmans et les personnes dites « sans papiers », expulsions massives, violences étatiques dans différentes situations, etc. La majorité LREM/Renaissance a donc continué de faire ce qu’elle faisait avant, sa gestion des moyens publics, ses décisions dans cette période, ont été emblématiques de ce qu’elle fait, veut, en général, un mélange de violences sociales, de « racisme social » constant, de mesures ineptes, contradictoires, un machiavélisme, un autoritarisme, tout aussi constants, comme avec cette décision DE NE PAS OBLIGER à la vaccination, tout, EN MÊME TEMPS, tordre le bras des citoyens pour qu’ils se vaccinent, et, pire, y contraindre une toute petite partie de la population, les « soignants », jusqu’à inventer un no man’s land jamais vu, des « suspendus » non indemnisés, autrement dit, des personnes envoyées dans le plus grand dénuement, avec une absence totale de revenu mensuel, et ce sans rupture du contrat de travail ! De ces pauvres, une fois de plus attaqués par des dirigeants ploutophiles, voire ploutocrates eux-mêmes, les deux auteurs ont voulu parler en particulier des pauvres, jeunes et vieux, de ce qu’ils ont vécu et subi. Ce chapitre démontre leur empathie réelle, pour ces millions de pauvres, qui ont été affectés, notamment, principalement, par l’isolement, avec des plus âgés enfermés dans des centres dédiés (en France, les fameux EHPAD) où, parfois, ils furent même exposés à une intense circulation du virus, où ils furent les premiers à être si généreusement vaccinés par des produits pourtant problématiques, avec des plus jeunes, poussés à accroître leur propre pratique des outils numériques, incités également à se vacciner bien que leur population d’âge ne soit pas à risque (sauf les jeunes en surpoids), interdits de se réunir, à un âge où ces humains adorent les échanges et les contacts. La campagne de « vaccination » en faveur des seuls vaccins occidentaux (les autres ne furent pas autorisés en Europe et aux États-Unis), a été menée avec une propagande, pourtant, « débunkée » très tôt, puisque celle-ci affirmait que, une fois vaccinés, les bénéficiaires de, ne pourraient plus ni tomber malades du fait de ce virus, ni transmettre à d’autres ce virus. Depuis, des millions de vaccinés attestent de leur nouvelle contamination, et certains en furent, sont, malades à crever, et d’autres affirment qu’ils souffrent, après la première ou une suivante vaccination, d’effets graves, SANS QU’AUCUNE ENQUÊTE d’AMPLEUR n’ait été, à ce jour, ordonnée, menée, autant par les autorités sanitaires que par les grands médias d’État. Seules, sur les réseaux sociaux, des milliers de personnes témoignent, disent témoigner, de leur vie, de leur état physique, et cette absence d’enquêtes publiques ne permet pas de distinguer entre les témoins, personnes souffrantes, dignes de ce nom, des personnes qui exagèrent, et d’autres qui mentent. Grâce à cette indétermination, il est ainsi pratique pour les responsables d’accuser tout le monde, par amalgame, de mentir, ou d’attribuer aux vaccins ce qui ne leur reviendrait pas.

Bideoa: https://youtu.be/ahbWtVru4lw

Le bilan que les deux auteurs donnent de ce qu’ils appellent « l’assaut mondial contre la démocratie », est, évidemment, pénible, voire terrible, et il nous faut indiquer une nuance dans l’interprétation de cette situation : il y aurait assaut contre la démocratie, si tant est que les pays concernés, France, États-Unis, étaient, avant, des démocraties, alors que nous pouvons considérer que, au moment où il fallut être tous masqués, ils ont seulement révélé leur vrai visage, notamment le fait que ces États sont hyperautoritaires et qu’ils pensent et agissent contre la démocratie, pour l’empêcher d’exister. En France, il n’y avait pas plus de « démocratie » avant cette période, parce que la France n’est pas une démocratie, ce que nous avons démontré ici à plusieurs reprises (cf. plusieurs notes antérieures). Il y a donc eu surtout une continuité, une démonstration que les États, capitalistes, « libéraux », sont des menteurs, puisqu’ils parlent tout le temps des « libertés publiques », quand, concrètement, ils les nient, les attaquent, quand elles existent encore. Quels qu’ils soient, quelles que soient les modalités de leur politique nationale « contre le Covid », de Bolsonaro à Trump, de Johnson à Macron, etc., ils ont démontré consciencieusement qu’ils n’ont ni connaissance du bien commun, ni volonté pour ce bien commun. Ils furent et ils sont aux côtés des puissances financières, point. Et les populations doivent être soumises, se soumettre à. Sinon… Afin de faciliter cette soumission, le travail des « médias », et des réseaux sociaux, en tant que médias, vecteurs des médias, a été central. Nous avons vu apparaître et grandir des « fact-fast checkers », des vendeurs de malbouffe mentale, dont la prétention était, est encore, de traiter définitivement, en trois coups de cuillère à pot, tout problème social majeur, toute polémique d’ampleur. Bien qu’ils ne disposaient d’aucun recul sur ceux-ci, ces faussaires des « vérifications » (la vieille distinction philosophique du vrai et du faux), ont pu ainsi décréter, quelques jours ou quelques semaines ou quelques secondes, après la mise sur le marché de tel ou tel vaccin, qu’il était « sûr », sans effets secondaires graves, qu’il fallait donc avoir confiance. C’est le sens des messages quotidiens de ces prêtres laïcs, celui de leur chef : ayez confiance ! Et dans les pays encore catholiques, ce message est ou implicite ou explicite, assumé, puisqu’il correspond à un discours papal, structurel : ayez confiance ! Évidemment, des millions de citoyens qui considèrent que leur conscience n’est pas faite pour les chiens, n’est pas la même que celle des chiens (qui, eux, sont soumis à la volonté humaine, quels que soient les maîtres) ont répondu et répondent encore : mais… pourquoi ? Le travail de Toby Green et de Thomas Fazi repose sur ce droit à penser par soi-même, à se poser toutes les questions possibles, à faire des recherches, autant que nécessaires. Leur propos, cette « critique », de « gauche », concerne aussi ce qui, dans les pays occidentaux, est souvent qualifié, de « partis de gauche », sur le plan institutionnel, puisque la plupart de ceux-ci se sont soumis, totalement ou partiellement, aux affirmations, décisions, des gouvernements, notamment en donnant du crédit à la prétendue volonté de ces États d’engager des politiques de soutien aux populations et aux productions économiques, comme s’il ne s’agissait pas, une fois encore, de « socialiser les pertes », comme ils savent si bien le faire, en parallèle des « privatisations des profits ».

oooooo

Aude Lancelin@alancelin

Le naufrage de la gauche politique face au Covid” par Toby Green et Thomas Fazi L’inexistence du camp progressiste face à la situation engendrée par le Covid aura des conséquences désastreuses. Une analyse passionnante à lire sur le site de QG

Ici https://qg.media/?post_type=pos

Le naufrage de la gauche politique face au Covid, par Toby Green et Thomas Fazi

30/11/2021

L’incompréhension des partis et intellectuels de gauche face à la situation engendrée par le Covid aura des conséquences désastreuses. Une fois de plus c’est l’extrême-droite qui a réussi à capter la dissidence populaire, réduisant toute chance de renverser son hégémonie. N’y avait-il vraiment aucune critique progressiste à formuler à l’encontre de la mise en quarantaine d’individus en bonne santé, de laboratoires avides de milliards, d’un tel moment de fragilité collective utilisé cyniquement pour laminer toutes les libertés publiques? Une analyse de Toby Green et Thomas Fazi à lire sur QG

Par Toby GREEN (professeur d’histoire au Kings College London, auteur de The Covid Consensus: The New Politics of Global Inequality) et Thomas FAZI (écrivain, journaliste and traducteur, auteur de Reclaiming the State)

Toby Green et Thomas Fazi

Cet article a été publié le 23 novembre 2021 sur UnHerd. Il a été traduit par Laurent Mucchielli, directeur de recherche au CNRS, et nous le publions avec l’aimable autorisation des auteurs

Tout au long des différentes phases de la pandémie mondiale, les préférences des gens en termes de stratégies épidémiologiques ont eu tendance à recouper étroitement leur orientation politique. Depuis que Donald Trump et Jair Bolsonaro ont exprimé des doutes quant au bien-fondé d’une stratégie de confinement en mars 2020, la plupart des libéraux et de ceux qui se situent à gauche de l’échiquier politique occidental se sont empressés d’adhérer à cette stratégie, tout comme ils adhèreront ensuite à la logique des passeports vaccinaux. Aujourd’hui, alors que les pays européens expérimentent des restrictions de plus en plus importantes à l’égard des personnes non vaccinées, les commentateurs de gauche – habituellement si prompts à défendre les minorités victimes de discrimination – se distinguent par leur silence.

En tant qu’écrivains qui se sont toujours positionnés à gauche, nous sommes troublés par cette tournure des événements. N’y a-t-il vraiment aucune critique progressiste à formuler à l’encontre de la mise en quarantaine d’individus en bonne santé, alors que les dernières recherches indiquent qu’il existe qu’une différence infime en termes de transmission du virus entre les personnes vaccinées et non vaccinées ? La réponse de la gauche au covid apparaît maintenant comme faisant partie d’une crise plus large dans la politique et la pensée de gauche – une crise qui dure depuis au moins trois décennies. Il est donc important d’identifier le processus par lequel cette crise a pris forme.

La gauche a adopté le confinement pour de mauvaises raisons

Au cours de la première phase de la pandémie – celle des confinements – ce sont les partisans de la droite culturelle et économique qui ont été les plus enclins à souligner les dommages sociaux, économiques et psychologiques en résultant. Dans le même temps, le scepticisme initial de Donald Trump à l’égard de ce verrouillage de la société a rendu cette position intenable pour la plupart de ceux qui penchent vers la gauche culturelle et économique. Les algorithmes des médias sociaux ont ensuite alimenté davantage cette polarisation. Très rapidement, les gauches occidentales ont donc adopté le confinement, considéré comme un choix « pro-vie » et « pro-collectif » – une politique qui, en théorie, défend la santé publique ou le droit collectif à la santé. Pendant ce temps, toute critique des confinements était stigmatisée comme une approche « de droite », « pro-économie » et « pro-individuelle », accusée de privilégier le « profit » et le « business as usual » sur la vie des gens.

En somme, des décennies de polarisation politique ont instantanément politisé une question de santé publique, sans permettre aucune discussion sur ce que serait une réponse cohérente de la gauche. En même temps, la position de la gauche l’éloignait de toute forme de base ouvrière, puisque les travailleurs à faible revenu étaient les plus gravement touchés par les impacts socio-économiques des politiques de confinement continu, et étaient également ceux qui étaient les plus susceptibles de travailler pendant que les classes moyennes et supérieures découvraient le télétravail et les réunions Zoom. Ces mêmes lignes de fracture politiques sont apparues pendant les campagnes vaccinales, puis avec la question des passeports sanitaires. La résistance est associée à la droite, tandis que les membres de la gauche traditionnelle soutiennent généralement les deux mesures. L’opposition est diabolisée comme un mélange confus d’irrationalisme anti-science et de libertarisme individualiste.

« Les travailleurs à faible revenu étaient les plus gravement touchés par les impacts socio-économiques des politiques de confinement continu, et étaient également ceux qui étaient les plus susceptibles de travailler pendant que les classes moyennes et supérieures découvraient le télétravail et les réunions Zoom »

Mais pourquoi la quasi-totalité des partis et des syndicats de gauche ont-ils soutenu pratiquement toutes les mesures proposées par les gouvernements dans la gestion du Covid ? Comment une vision aussi simpliste de la relation entre la santé et l’économie a-t-elle pu émerger, une vision qui tourne en dérision des décennies de recherches en sciences sociales montrant à quel point la richesse et la santé sont liées ? Pourquoi la gauche a-t-elle ignoré l’augmentation massive des inégalités, l’attaque contre les pauvres, contre les pays pauvres, contre les femmes et contre les enfants, le traitement cruel des personnes âgées, et l’énorme augmentation de la richesse des individus et des sociétés les plus riches résultant de ces politiques ? Comment, en ce qui concerne le développement et le déploiement des vaccins, la gauche a-t-elle fini par ridiculiser l’idée même que, compte tenu de l’argent en jeu, et alors que BioNTech, Moderna et Pfizer gagnent actuellement à eux trois plus de 1.000 dollars par seconde avec les vaccins Covid, les fabricants de vaccins pourraient avoir des motivations autres que le « bien public » en jeu ? Et comment est-il possible que la gauche, souvent en butte à la répression de l’État, semble aujourd’hui inconsciente des implications éthiques et politiques inquiétantes des passeports sanitaires ?

Alors que la guerre froide a coïncidé avec l’ère de la décolonisation et la montée d’une politique antiraciste mondiale, la fin de la guerre froide a marqué le début d’une crise existentielle pour les partis politiques de gauche. La montée de l’hégémonie économique néolibérale, de la mondialisation et du transnationalisme d’entreprise a sapé la vision historique de l’État organisant la redistribution. En outre, comme l’a écrit le théoricien brésilien Roberto Mangabeira Unger, la gauche a toujours prospéré dans les périodes de grande crise (la révolution russe a bénéficié de la première guerre mondiale et le réformisme social des suites de la deuxième guerre mondiale). Cette histoire peut expliquer en partie le positionnement de la gauche aujourd’hui : amplifier la crise et la prolonger par des restrictions sans fin est peut-être considéré par certains comme un moyen de reconstruire la politique de gauche après des décennies de crise existentielle.

La gauche n’a pas compris le rôle de l’Etat dans la gouvernance néo-libérale

La mauvaise compréhension de la nature du néolibéralisme par la gauche peut également avoir affecté sa réponse à la crise. La plupart des gens de gauche pensent que le néolibéralisme a impliqué un « retrait » ou un « évidement » de l’État en faveur du marché. Ils ont donc interprété l’activisme du gouvernement tout au long de la pandémie comme un « retour de l’État » bienvenu, potentiellement capable, selon eux, de renverser le projet prétendument anti-étatique du néolibéralisme. Le problème avec cet argument, même en acceptant sa logique douteuse, est que le néolibéralisme n’a pas du tout entraîné un dépérissement de l’État. Au contraire, la taille de l’État en pourcentage du PIB a continué à augmenter tout au long de l’ère néolibérale.

Cela ne devrait pas être une surprise. Le néolibéralisme s’appuie sur une intervention extensive de l’État tout autant que le « keynésianisme », sauf que l’État intervient maintenant presque exclusivement pour servir les intérêts du grand capital, pour faire la police dans les classes ouvrières, renflouer les grandes banques et les entreprises qui feraient autrement faillite, etc. En effet, à bien des égards, le capital est aujourd’hui plus dépendant de l’État que jamais. Comme le notent Shimshon Bichler et Jonathan Nitzan : « Au fur et à mesure que le capitalisme se développe, les gouvernements et les grandes entreprises deviennent de plus en plus imbriqués. (…) Le mode de pouvoir capitaliste et les coalitions de capitaux dominants qui le gouvernent ne nécessitent pas de petits gouvernements. En fait, à bien des égards, ils ont besoin de gouvernements plus forts ». Aujourd’hui, le néolibéralisme s’apparente davantage à une forme de capitalisme monopolistique d’État – ou de corporatocraty – qu’au capitalisme de marché libre de petits États qu’il prétend souvent être. Cela explique en partie pourquoi il a produit des appareils d’État de plus en plus puissants, interventionnistes, voire autoritaires.

En soi, cela rend embarrassante la naïveté de la gauche qui se réjouit d’un « retour de l’État » inexistant. Et le pire, c’est qu’elle a déjà commis cette erreur auparavant. Même au lendemain de la crise financière de 2008, de nombreux membres de la gauche ont salué les importants déficits publics comme « le retour de Keynes » alors que, en réalité, ces mesures n’avaient pas grand-chose à voir avec Keynes, qui conseillait de recourir aux dépenses publiques pour atteindre le plein emploi, et visaient plutôt à soutenir les coupables de la crise, les grandes banques. Elles ont également été suivies d’une attaque sans précédent contre les systèmes de protection sociale et les droits des travailleurs dans toute l’Europe.

C’est un peu la même chose qui se produit aujourd’hui, alors que les contrats publics pour les tests Covid, les masques, les vaccins et, maintenant, les technologies de passeport vaccinal, sont attribués à des sociétés transnationales (souvent dans le cadre d’accords louches qui transpirent le copinage et les conflits d’intérêts). Pendant ce temps, les citoyens voient leur vie et leurs moyens de subsistance bouleversés par la « nouvelle normalité ». Le fait que la gauche semble complètement inconsciente de ce phénomène est particulièrement déroutant. Après tout, l’idée que les gouvernements ont tendance à exploiter les crises pour renforcer l’agenda néolibéral est un élément essentiel de la littérature récente de la gauche. Pierre Dardot et Christian Laval, par exemple, ont affirmé que sous le néolibéralisme, la crise est devenue une « méthode de gouvernement ». Plus célèbre encore, dans son livre La stratégie du choc (2007), Naomi Klein a exploré l’idée d’un « capitalisme du désastre ». Sa thèse centrale est que, dans les moments de peur et de désorientation du public, il est plus facile de réorganiser les sociétés : des changements spectaculaires de l’ordre économique existant, qui seraient normalement politiquement impossibles, sont imposés en succession rapide avant que le public ait eu le temps de comprendre ce qui se passe.

Emmanuel Macron, président de la République, avec Bernard Arnault (1ère fortune de France) et Vincent Bolloré, milliardaires à la tête de plusieurs entreprises du CAC40

Une dynamique similaire est à l’œuvre aujourd’hui. Prenez, par exemple, les mesures de surveillance high-tech, les cartes d’identité numériques, la répression des manifestations publiques et la multiplication très rapide des lois introduites par les gouvernements pour lutter contre l’épidémie de coronavirus. Si l’on se fie à l’histoire récente, les gouvernements trouveront sûrement le moyen de rendre permanentes un grand nombre de ces règles d’urgence, comme ils l’ont fait avec une grande partie de la législation antiterroriste de l’après-11 septembre. Comme l’a noté Edward Snowden : « Lorsque nous voyons des mesures d’urgence adoptées, en particulier aujourd’hui, elles ont tendance à être collantes. L’urgence a tendance à s’étendre ». Cela confirme également les idées sur l’« état d’exception » avancées par le philosophe italien Giorgio Agamben, qui a pourtant été vilipendé par le courant dominant de la gauche pour sa position anti-confinement.

En définitive, toute forme d’action gouvernementale doit être jugée en fonction de ce qu’elle représente réellement. Nous soutenons l’intervention du gouvernement si elle sert à promouvoir les droits des travailleurs et des minorités, à créer le plein emploi, à fournir des services publics essentiels, à contenir le pouvoir des entreprises, à corriger les dysfonctionnements des marchés, à prendre le contrôle d’industries cruciales dans l’intérêt public. Mais au cours des 18 derniers mois, nous avons assisté à l’exact opposé : un renforcement sans précédent des mastodontes transnationaux et de leurs oligarques aux dépens des travailleurs et des entreprises locales. Un rapport publié le mois dernier sur la base des données de Forbes a montré que les seuls milliardaires américains ont vu leur fortune augmenter de 2 000 milliards de dollars américains pendant la pandémie.

Un autre fantasme de gauche qui a été démenti par la réalité est l’idée que la pandémie ferait naître un nouvel esprit collectif, capable de surmonter des décennies d’individualisme néolibéral. Au contraire, la pandémie a encore plus fracturé les sociétés : entre les vaccinés et les non-vaccinés, entre ceux qui peuvent récolter les bénéfices du travail intelligent et ceux qui ne le peuvent pas. De plus, un peuple composé d’individus traumatisés, arrachés à leurs proches, amenés à se craindre les uns les autres en tant que vecteurs potentiels de maladies, terrifiés par le contact physique, n’est guère un bon terreau pour la solidarité collective.

Mais peut-être la réponse de la gauche peut-elle être mieux comprise en termes individuels plutôt que collectifs. La théorie psychanalytique classique a établi un lien clair entre le plaisir et l’autorité : l’expérience d’un grand plaisir (assouvissant le « principe de plaisir ») peut souvent être suivie d’un désir d’autorité et de contrôle renouvelés, manifesté par l’ego ou le « principe de réalité ». Cela peut en effet produire une forme subvertie de plaisir. Les deux dernières décennies de mondialisation ont vu une énorme expansion du « plaisir de l’expérience », partagé par la classe libérale mondiale de plus en plus transnationale, dont beaucoup, de manière assez curieuse en termes historiques, se sont identifiés comme étant de gauche (et ont en effet usurpé de plus en plus cette position aux circonscriptions traditionnelles de la classe ouvrière de gauche). Cette augmentation massive du plaisir et de l’expérience vécue au sein des catégories sociales les plus fortunées s’est accompagnée d’un sécularisme croissant et de l’absence de toute contrainte ou autorité morale reconnue. Du point de vue de la psychanalyse, le soutien de cette classe aux « mesures Covid » s’explique assez facilement en ces termes : comme l’apparition souhaitée d’une coterie de mesures restrictives et autoritaires qui peuvent être imposées pour restreindre le plaisir, dans le cadre strict d’un code moral qui intervient là où il n’y en avait pas auparavant.

La gauche entretient une foi naïve dans la Science

Un autre facteur expliquant l’adhésion de la gauche aux « mesures Covid » est sa foi aveugle dans la « science ». Celle-ci trouve ses racines dans la foi traditionnelle de la gauche dans le rationalisme. Cependant, une chose est de croire aux vertus indéniables de la méthode scientifique, une autre est d’être complètement inconscient de la façon dont ceux qui sont au pouvoir exploitent la « science » pour faire avancer leur agenda. Pouvoir faire appel à des « données scientifiques solides » pour justifier ses choix politiques est un outil incroyablement puissant entre les mains des gouvernements. C’est, en fait, l’essence même de la technocratie. Toutefois, cela signifie qu’il faut sélectionner avec soin les « données scientifiques » qui soutiennent son programme et marginaliser agressivement toute autre opinion, quelle que soit sa valeur scientifique.

C’est ce qui se passe depuis des années dans le domaine de l’économie. Est-il vraiment difficile de croire qu’une telle prise de contrôle par les entreprises se produit aujourd’hui dans le domaine de la science médicale ? Pas selon John Ioannidis, professeur de médecine et d’épidémiologie à l’université de Stanford. Ioannidis a fait la une des journaux au début de l’année 2021 lorsqu’il a publié, avec certains de ses collègues, un article affirmant qu’il n’y avait aucune différence pratique en termes épidémiologiques entre les pays qui avaient mis en place un système de verrouillage (type confinement) et ceux qui ne l’avaient pas fait. La réaction contre cet article – et contre Ioannidis en particulier – a été féroce, surtout parmi ses collègues scientifiques.

« Le scepticisme organisé était considéré comme une menace pour la santé publique. Il y a eu un affrontement entre deux écoles de pensée, la santé publique autoritaire contre la science – et la science a perdu »

Cela explique sa récente dénonciation cinglante de sa propre profession. Dans un article intitulé « How the Pandemic Is Changing the Norms of Science », Ioannidis note que la plupart des gens – surtout à gauche – semblent penser que la science fonctionne selon « les normes mertoniennes de communautarisme scientifique, d’universalisme, de désintéressement et de scepticisme organisé ». Mais, hélas, ce n’est pas ainsi que fonctionne réellement la communauté scientifique, explique Ioannidis. Avec la pandémie, les conflits d’intérêts des entreprises ont explosé, et pourtant en parler est devenu un anathème. Il poursuit : « Les consultants qui ont gagné des millions de dollars en conseillant des entreprises et des gouvernements ont obtenu des postes prestigieux, du pouvoir et des éloges publics, tandis que les scientifiques qui travaillaient bénévolement mais osaient remettre en question les récits dominants étaient accusés d’être en conflit. Le scepticisme organisé était considéré comme une menace pour la santé publique. Il y a eu un affrontement entre deux écoles de pensée, la santé publique autoritaire contre la science – et la science a perdu ».

La gauche s’est perdue, elle risque même de disparaître

En définitive, le mépris flagrant et la moquerie de la gauche à l’égard des préoccupations légitimes des gens (concernant les confinements, les vaccins ou les passeports sanitaires) sont honteux. Non seulement ces préoccupations sont enracinées dans des difficultés réelles, mais elles découlent également d’une méfiance légitime envers les gouvernements et les institutions qui ont été indéniablement capturés par les intérêts des entreprises. Quiconque, comme nous, est favorable à un État véritablement progressiste et interventionniste doit répondre à ces préoccupations, et non les rejeter.

Mais là où la réponse de la gauche s’est avérée la plus insuffisante, c’est sur la scène mondiale, en ce qui concerne la relation entre les restrictions de libertés et l’aggravation de la pauvreté dans le Sud. N’a-t-elle vraiment rien à dire sur l’énorme augmentation des mariages d’enfants, l’effondrement de la scolarisation et la destruction de l’emploi formel au Nigeria, où l’agence nationale de statistiques suggère que 20% des personnes ont perdu leur emploi pendant les confinements ? Qu’en est-il du fait que le pays présentant les chiffres les plus élevés en matière de mortalité Covid et de taux de surmortalité pour 2020 est le Pérou, qui a connu l’un des confinements les plus stricts au monde ? Sur tout cela, elle a été pratiquement silencieuse. Cette position doit être considérée en relation avec la prééminence de la politique nationaliste sur la scène mondiale : l’échec électoral des internationalistes de gauche tels que Jeremy Corbyn signifie que les questions mondiales plus larges ont eu peu de prise lorsqu’il s’est agi de considérer une réponse plus large de la gauche occidentale au Covid-19.

Il convient de mentionner que certains mouvements de gauche, radicaux et socialistes, se sont prononcés contre la gestion actuelle de la pandémie. Il s’agit notamment de Black Lives Matter aux Etats-Unis, des Left Lockdown Sceptics au Royaume-Uni, de la gauche urbaine chilienne, de Wu Ming en Italie et, surtout, de l’alliance des sociaux-démocrates et des Verts qui gouverne actuellement la Suède. Mais tout le spectre de l’opinion de gauche a été ignoré, en partie en raison du petit nombre de médias de gauche, mais aussi en raison de la marginalisation des opinions dissidentes par cette même gauche intellectuellement dominante.

Au final, il s’agit d’un échec historique de la gauche, qui aura des conséquences désastreuses. Toute forme de dissidence populaire est susceptible d’être captée une fois de plus par l’extrême-droite, réduisant à néant toute chance pour la gauche de gagner les électeurs dont elle a besoin pour renverser l’hégémonie de la droite. Pendant ce temps, la gauche s’accroche à une technocratie d’experts sévèrement minée par ce qui s’avère être une gestion catastrophique de la pandémie en termes de progressisme social. Alors que toute forme de gauche viable et éligible s’évanouit dans le passé, le débat contradictoire et la liberté de ne pas être d’accord, qui sont au cœur de tout véritable processus démocratique, risquent fort de disparaître avec elle.

Toby GREEN (professeur d’histoire au Kings College London, auteur de The Covid Consensus: The New Politics of Global Inequality) et Thomas FAZI (écrivain, journaliste and traducteur, auteur de Reclaiming the State)

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